LA THERAPIE DU LIEN: Nouvelle lecture « Voyage au coeur du lien » de Sophie Touttée Henrotte, 8 décembre 2016


EXTRAITS DU LIVRE « VOYAGE AU COEUR DU LIEN »

Une thérapeute gestaltiste qui ose se dévoiler

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« Dans ce livre, il s’agit pour moi de déposer mon vécu, mes ressentis, les aléas de mon cheminement. De témoigner de mon parcours de vie et de démontrer – par le récit – comment il est possible de traverser toutes sortes d’épreuves et de continuer à aimer l’autre. En dépit des obstacles et des expériences douloureuses, de construire sa résilience, d’avancer sur soi, de continuer à progresser sans tomber, sans désespérer.

Je pense à mes patients en thérapie, qui butent parfois sur une enfance difficile. Je leur dis alors : « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents maltraitants. » Je leur rappelle que nous sommes tous responsables de notre vie, que nous pouvons toujours dégager l’essentiel pour se propulser en avant, pour trouver du sens, quel que soit notre passé. C’est précisément sur le lieu de notre souffrance que nous grandissons. Regardons-nous en face, c’est à travers la difficulté qu’on peut avancer pleinement. Parfois d’une façon incroyable !

Il m’importe ici de témoigner de tout ce qui peut émailler un parcours de vie : chacun de nous a un sens à donner à son existence, quelque chose à faire sur cette terre. Et peu importe si des obstacles se dressent sur notre route, ils sont là pour nous faire cheminer et grandir. A certains moments, j’ai bien cru moi-même que j’allais étouffer, que je n’arriverais pas à relever la tête : que signifiait cette avalanche de mésaventures dévastatrices ? Et pourtant, on peut se réconcilier.

A condition de ne pas enkyster tout ce qui nous arrive de négatif dans notre disque dur. Il faut pouvoir le défragmenter, libérer de l’espace. Ne pas se focaliser sur ces événements qui nous ont fragilisés, éviter d’en faire porter la responsabilité aux autres. Ne pas croire aux solutions magiques…

Selon moi, notre avancée est de notre responsabilité. Néanmoins, rien ne m’appartient, ni mon corps, ni mes enfants, ni mon passé, ni mon avenir. Mais je suis responsable de ce que j’en fais et de mon cheminement. J’ai confiance dans l’amour universel, dans cette force divine qui fait que nous ne sommes jamais abandonnés. Il suffit d’avancer, de me faire confiance et d’ouvrir la porte aux opportunités qui se présentent, d’être réceptive aux signaux sur ma route. Je suis là, sur cette terre, en transit pour faire émerger le meilleur. A moi toute seule, je ne suis pas grand-chose, je fais partie d’une équipe, juste une petite lumière pour éclairer…

Pour combler le vide, je cherchais partout l’illusion du plein contact – une façon paradoxale d’échapper au plein. Le plein aurait été insupportable parce qu’il représentait peut-être une trop grande présence, un pouvoir de l’autre sur moi… et il faudrait que je lâche prise. »